Rapport de l'Economist Impact sur l'éradication de la faim 

Par Natalie Mouyal, 5 mai 2023

Un récent rapport rapport Economist Impact appelle à une augmentation substantielle du financement afin de renforcer la productivité, la durabilité et la résilience des systèmes agroalimentaires dans le monde entier. Carin Smaller, cofondatrice et directrice exécutive du Centre Shamba, largement citée dans le rapport, note que "l'éradication de la faim n'est pas inatteignable ; c'est en fait un objectif tout à fait abordable". 

Avec 828 millions de personnes confrontées à la faim chaque jour, soit 150 millions de plus qu'avant la pandémie de COVID-19, nous devons repenser la manière dont les fonds sont alloués. Comme le souligne le rapport, il faudra passer d'une réponse à court terme aux crises à des interventions qui renforcent la sécurité alimentaire à long terme.  

"La quasi-totalité de l'augmentation de l'APD (aide publique au développement) va à l'aide alimentaire d'urgence, qui a presque doublé au cours des sept dernières années... alors que les fonds destinés à résoudre les problèmes structurels à long terme stagnent", déclare Carin. Au lieu de cela, suggère-t-elle, l'APD devrait être "liée plus efficacement à l'agenda à long terme". Lorsque nous répondons à des situations d'urgence, nous devrions également financer la résilience à long terme". 

Le financement doit également être optimisé pour maximiser son impact. "La majeure partie de l'argent doit encore être dépensée dans l'exploitation", note Carin. Les petites exploitations agricoles sont souvent négligées, malgré leur contribution importante à la production alimentaire mondiale et leur vulnérabilité au changement climatique. En 2020, le projet projet Ceres2030 a identifié les interventions agricoles qui ont le plus d'impact sur la transformation des revenus des agriculteurs les plus pauvres du monde, tout en préservant l'environnement. 

Un financement plus important est nécessaire. Selon Ceres2030, 33 milliards de dollars américains seront nécessaires chaque année pour éradiquer la faim d'ici à 2030. Ce financement devra provenir des donateurs internationaux et des gouvernements des pays en développement. Toutefois, comme les gouvernements sont confrontés à des contraintes budgétaires strictes, le financement du secteur privé sera nécessaire. Comme le souligne le rapport, le secteur privé peut jouer un rôle plus important dans la transformation des systèmes agroalimentaires des pays en développement. 

Il est possible d'éradiquer la faim. Toutefois, cela nécessitera un financement supplémentaire et une maximisation de son impact.