Lancement du nouvel outil de suivi des pratiques anti-monopoles dans le secteur agroalimentaire et premières conclusions clés

11 décembre 2024

Un nouveau document publié par le Centre Shamba a mis au jour au moins huit cas de comportement anticoncurrentiel ayant fait l'objet d'une enquête par les autorités nationales et susceptibles d'avoir une incidence sur 30 autres pays africains. Ces cas méritent une enquête plus approfondie.

Les autorités africaines de la concurrence peuvent également avoir manqué 19 autres cas de fusions qui auraient dû attirer leur attention : 13 cas de fusions transfrontalières qui n'ont peut-être pas été notifiées correctement dans les pays voisins et 6 cas de fusions qui n'ont peut-être pas permis d'évaluer correctement le préjudice causé à la concurrence.

Ces conclusions sont basées sur la première édition de l'Anti-Monopoly Tracker qui couvre une période de 15 mois allant du 1er janvier 2023 au 30 mars 2024 et couvre 98 cas dans le secteur agroalimentaire examinés par 13 autorités de la concurrence en activité : 11 pays et deux blocs économiques régionaux. Elle comprend les notifications de fusions, les cas de comportement anticoncurrentiel et les études de marché entreprises par les autorités de la concurrence. Les utilisateurs peuvent rechercher des informations par date, par type de problème de concurrence et par autorité de concurrence qui a examiné le problème.

Partie émergée de l'iceberg

Toutefois, comme le suggèrent les recherches en cours du Shamba Centre et du Centre for Competition, Regulation and Economic Development(CCRED) de l'université de Johannesburg, il ne s'agit probablement que de la partie émergée de l'iceberg et de nombreux autres cas de comportement anticoncurrentiel existent, mais ne sont pas détectés ni signalés.

Si le niveau d'activité des autorités africaines dans les pays dotés d'un régime de concurrence est un signe positif, certaines questions de concurrence passent inaperçues, ou l'application est faible. Cette situation a des conséquences désastreuses pour les consommateurs et les petites entreprises qui luttent contre des sociétés anticoncurrentielles solidement implantées.

Les autorités de la concurrence en Afrique ont besoin d'un soutien technique et juridique pour renforcer leurs capacités et leurs compétences afin d'appliquer efficacement les lois et les politiques en matière de concurrence. Une meilleure coordination et coopération entre les autorités régionales de la concurrence ainsi qu'avec les autorités nationales permettra de mieux réglementer les comportements anticoncurrentiels transfrontaliers.